Comment protéger la vigne du gel ? 

Au printemps, la vigne se réveille, les feuilles et les premiers bourgeons font leur apparition. Toutefois, les aléas climatiques comme le gel peuvent fragiliser vos vignes et détruire votre récolte, car les températures sont encore généralement négatives à cette saison. Il est donc nécessaire de se préparer à lutter contre le gel de printemps et limiter les dégâts. Cette période dure parfois plusieurs nuits successives.

Les solutions de protection contre le gel

Pour lutter efficacement contre le gel, il faut réchauffer l’atmosphère à proximité des vignes et élever les températures au-dessus du point de congélation. Il existe différentes solutions pour lutter contre le gel de printemps : 

 

Les bougies anti-gel : 

Installées entre les rangs de vigne, on allume les bougies anti-gel  avant l’aube pour plusieurs heures. Elles permettent de réchauffer l’air et sont efficaces jusqu’à -6°C. 

Fabriquées à partir de paraffine recyclée contenue dans des récipients métalliques de 5 litres généralement, les bougies anti-gel se consument en 8h en moyenne. La durée peut varier selon les conditions climatiques. 

L’utilisation est très simple, il suffit de disposer les bougies dans le vignoble, environ 250 à 400 bougies par hectare en fonction de l’intensité du gel et de l’allumer à l’aide d’un bruleur ou d’une torche. Plus précisément, on installe généralement une bougie tous les 7m, un rang sur deux. 

Pensez à laisser le couvercle à proximité pour pouvoir éteindre la bougie si besoin, et pouvoir la réutiliser une autre nuit de grand froid. 

Solution économique, il existe également ce qu'on appelle les recharges de bougies anti-gel. Celles-ci, contenues dans un carton en forme de cylindre sont à placer directement dans un récipient métallique de 5L (minimum 17 cm de diamètre et 24 cm de hauteur). Il ne reste plus qu'à allumer la mèche.

Bougies anti gel

Les cloches anti-gel :

Cette nouveauté (prix de l'innovation VITEFF 2023) permet de protéger vos vignes du gel de manière économique, écologique et durable. Les cloches anti-gel se positionnent sur chaque pied de vigne que l'on souhaite protéger et s'adaptent à chaque type de vigne. Les dimensions des cloches sont pensées pour permettre le débourrement du bourgeon sans problème durant le temps de la protection. Une fois la période de gel terminée, il vous suffira de retirer les cloches anti-gel, et de les stocker pour l'année suivante.

Les chaufferettes : 

Tout comme les bougies anti-gel, les chaufferettes sont à disposer entre les rangs de vigne, et permettent de réchauffer de quelques degrés l’atmosphère à proximité de la vigne. À l’allumage, le gain de température des chaufferettes est significativement plus élevé que celui des bougies. 

En revanche, l’installation demande une plus grande main d’œuvre : dans un premier temps, la disposition des chaufferettes puis du combustible au cours de la nuit (bois, granulés, déchets de production). Il faut donc anticiper les périodes de gel. 

L’aspersion : 

L’aspersion consiste à asperger les ceps avec de l’eau, de façon à ce que les bourgeons soient pris dans une poche de glace sans que l’eau qu’ils ne contiennent ne gèle. 

Cette solution peut être très efficace mais tout aussi délicate, car il faut arroser les vignes jusqu’à ce que la température repasse au-dessus de 0°C. Cette solution est très coûteuse en raison du tarif des tuyaux et gicleurs. 
 

Les câbles chauffants : 

Fixés le long du fil lieur, ils sont reliés à une armoire de régulation qui permet de réchauffer la zone de contact. Installés plusieurs mois avant les périodes de gel de printemps, ils ont une longue autonomie. 

L’investissement lié à l’installation de ces câbles chauffants est important, et généralement utilisé pour des petites parcelles à proximité des villages, car l’accès à l’électricité est indispensable. 

Les éoliennes et hélicoptères : 

Cette solution est utilisée pour brasser l’air et empêcher que le gel ne se forme sur les vignes. C’est également une solution très couteuse mais qui semble efficace sur des grandes parcelles. 

 

Les conséquences du gel sur les vignes ? 

Le début du printemps, surtout après un hiver doux, sonne l’arrivée des premières gelées que craignent particulièrement les viticulteurs et arboriculteurs. En effet, il fait des ravages, plus ou moins graves en fonction des années. 

Le gel est à craindre une fois les bourgeons sortis, appelé le débourrement. La vigne n’est pas sensible au gel d’hiver, car elle est au repos végétatif. Plus le cycle de la vigne est avancé, plus le gel est un danger. 

Si le bourgeon est brulé par le gel, il brunira et fanera, il ne donnera donc pas de raisin cette année-là. 

 

Comment anticiper les risques de gel ? 

Le choix du cépage, le travail de taille et du sol peuvent améliorer les conditions de la vigne. 

En fonction des régions, les viticulteurs choisiront un cépage plus ou moins sensible aux conditions climatiques. Certains cépages sont mieux adaptés aux régions froides, comme le Riesling, car sa période de débourrement est plus tardive. 

Les viticulteurs peuvent également retarder la période de la taille de manière à repousser le cycle végétatif et le débourrement du bourgeon. 

Le sol peut également être travaillé pour éviter l’installation de l’humidité qui favorise la chute des températures. Par exemple, éviter de labourer le sol avant un épisode de gel. 

 

Quels sont les différents types de gel ?

Il y a 2 grands types de gel : le gel radiatif et le gel advectif.

  • Le gel radiatif correspond à une perte de chaleur au niveau du sol, accumulée durant la journée. En effet, l'air chaud monte et l'air froid qui est plus dense et plus lourd s'accumule au sol. Ce phénomène arrive généralement par temps clair avec un vent de vitesse très faible ou nulle. Selon la température du point de rosée, on parle de gelée noire (<2.2°C, temps sec) ou de gelée blanche (>2.2°C, temps humide).
  • Le gel advectif est une arrivée d'air froid avec un vent parfois fort.

 

Que faire après un gel de printemps ? 

Après un épisode de gel, la vigne reste en état de choc plusieurs semaines. Les viticulteurs pourront estimer l’étendue des dégâts dès la reprise de croissance de la vigne, les dégâts peuvent être partiels ou totaux. On parle de perte totale de la récolte à partir de 60% de la vigne touchée. 

Si les dégâts sont inférieurs à 40%, l’ébourgeonnage (qui consiste à éliminer les bourgeons superflus ou détruits) est essentiel pour favoriser les travaux de taille de l’année suivante, et aérer le feuillage. 

 

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En charge du développement produit chez e-viti depuis 2016, Catherine partage ses compétences et son expertise dans le domaine viticole et paysager, pour vous apporter de précieux conseils.